LA RELIGION DES ANCIENS EGYPTIENS-16 Mars 2023
N’écrivant pas le sujet de mes conférences je ne peux que vous livrer le pitch de celle que j’ai consacré le 16 mars à la SPANAH à la religion des anciens Égyptiens. Il ne s’agit d’ailleurs que de la première partie, faute d’avoir le temps d’aller plus loin dans mon exposé.
Géographiquement l’Égypte se lit d’est en ouest et du sud au nord.
À l’est le désert et les montagnes d’Arabie depuis la mer Rouge jusqu’au Nil ; c’est là que le soleil(RA) se lève chaque matin pour éclairer les hommes et faire fructifier leurs récoltes.
À l’ouest , dans les montagnes et le désert de Lybie, chaque soir il disparaît pour aller éclairer, dans l’au-delà, le monde des morts. C’est sur cette rive occidentale du Nil que, des pharaons aux plus humbles, chacun se fait ensevelir à sa mort.
Entre ces deux déserts, du Sud: des hauts plateaux et des grands lacs jusqu’à la Méditerranée que les Égyptiens appelaient la « grande verte » l’immense fleuve du Nil drainait jusqu’au delta un limon si fertile que les bonnes années ils permettaient deux récoltes.
L’année se divisait donc en trois saisons :
la saison de l’inondation « Acket », la saison des semailles »Péret », la saison des moissons « Chemou ».
Jusqu’à l’invasion par les légions romaines de César l’histoire de l’Égypte s’étend sur près de 3000 ans.
Celle-ci était divisée en une cinquantaine de districts que les Grecs appelaient Nomes et qui avaient bien souvent un chef et un dieu dominant. On se trouva rapidement avec deux grands blocs:
la haute Égypte au sud et la basse Égypte au nord jusqu’et y compris le delta. Lorsqu’un chef arrivait à réunir les deux morceaux il devenait le pharaon de la totalité du pays (nisut beti), « celui du roseau et de l’abeille » leur emblème.
Tant que cela était possible s’établissait une succession dynastique de père en fils sinon on changeait de dynastie. Il y en a eu 30.
Mais l’Égypte est une théocratie, et le candidat pharaon devait être adoubé par le dieu dominant. Même Alexandre qui avait conquis l’Égypte au 4e siècle avant Jésus-Christ dut aller se faire consacrer à l’oasis d’Amon dans le désert lybique.
Traditionnellement on résume l’histoire de l’Égypte pharaonique à 3 empires séparés par deux périodes intermédiaires de décadence :
l’Ancien Empire : celui des pharaons bâtisseurs de pyramides.
Le moyen Empire : celui des Sesostris et des ‘Amenhemat.
Le nouvel Empire avec les Ramsès Aménophis et autres Hatchepsout , avant de terminer par des Grecs : les Ptolémée jusqu’à Cléopâtre.
I- la vie des Égyptiens
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Tout le long du Nil la vie des Égyptiens était douce. et ils étaient toujours mélancoliques quand ils devaient la quitter
lls ne pouvaient ignorer que de l’autre côté du Nil les attendait le Bel Occident où se trouvaient leur demeure de millions d’années, puisque leurs hyppogees étaient là, creusées dans la falaise.
S’ils croyaient que le monde avait été créé à partir du néant (le nou) par un dieu essentiel » Neter neterou,dieu des dieux »,Ra,Amon,Aton….
voire par l’écriture, Thot, ou fabriqué par Ptah ,
ou encore qu’ils aient été pétris dans la glèbe par le potier Khnoum ils pensaient expliquer également le monde et les événements qui survenaient par la présence de puissances célestes bénéfiques ou maléfiques.
Heureux sur terre ils croyaient à l’immortalité de l’âme et à leur survie dans un monde meilleur.
C’était la résurrection d’Osiris assassiné par son frère Seth ,disperse en 14 morceaux rassemblés dans des bandelettes par son épouse la magicienne Isis et revenu à la vie en un corps glorieux, qui leur donnait foi en la vie éternelle.
À l’exception des pharaons qui pouvaient faire ce qu’ils voulaient en tant que dieux vivants
notre ami égyptien était monogame, son épouse était pratiquement son égale notamment pour les travaux des champs et ils aimaient leurs enfants qui jusqu’à 9 ans vivaient nus au soleil de Ra.
Leur petite maison de briques crues entourée d’un mur avec un jardin et une pièce d’eau comportait une terrasse où était entreposée le fruit de leur récolte. Dans le jardin un sycomore, l’arbre de l’amour, dédié à la déesse Hathor épouse d’Horus .
L’ensemble était surélevé pour échapper à la crue saisonnière du Nil.
Notre ami aimait la pêche et la chasse , et à la maison les jeux (jeu d’oie,un genre de jeu d’échecs, osselets…), Il goûtait aussi les fêtes arrosees de bière (enket) et de vin. Il se rasait se parfumait. toutes et tous dansaient au son de la harpe des sistres et tambourins.
La maisonnée comprenait également un chat un chien et des oies domestiques chargées de donner l’alerte pour être finalement mangées.
. Outre les agriculteurs les Égyptiens étaient souvent marins sur le Nil voire militaires.
Ces derniers étaient bien payés et après 20 ou 25 ans de loyaux service on leur accordait un terrain et une maison pour y passer leur retraite.
Un métier essentiel était celui de Scribe : les égyptiens écrivaient tout, les baux les actes de propriété les testaments et cetera.
Comme chaque année la crue emportait les limites de propriété il fallait des scribes arpenteurs pour reconstituer les limites ce qui n’allait pas sans litiges, d’où la présence de juge et d’avocats.
L’invention des hiéroglyphes demeure un mystère. Ils apparaissent dès la fin de la 4e dynastie dans les pyramides puis sur les sarcophages et enfin sur les murs des temples et dans toutes les tombes.
Ils prennent une forme pratiquement définitive dès le moyen Empire.
L’egyptien est une langue chamito- semite.
Les hiéroglyphes se présentent le plus souvent comme des rébus reproduisant un son , par exemple Aa pour un âne (hihan) complété par un déterminatif par exemple une femme un homme un dieu. La grammaire par contre est assez complexe comportant des phrases à prédicat verbal , substantival, adjectival ou prépositionnel
Dans la vie courante le scribe utilisait des écritures dérivées beaucoup plus simples avec son calame et son encre : la cursive hiéroglyphique puis la demotique.
La mort.
Malgré les soins des magiciens , malgré les prières , malgré les médecins et chirurgiens (barbiers) notre ami doit un jour quitter la vie terrestre.
Si les plus humbles doivent se contenter d’une simple natte et un ensevelissement dans le sable avec pour seul viatique un petit bout de papyrus comportant des prières du livre des morts , il n’en va pas de même des gens aisés.
Il faut qu’à la résurrection le défunt puisse retrouver son identité : son nom, son corps, son ombre.
Pour obtenir la momification à la façon d’Osiris notre ami va être plongé 40 jours ,dans un bain de natron pour le dessécher après que les viscères aient été placés dans des vases canopes. Le cerveau qui apparemment ne sert à rien est évacué, tandis que le cœur essentiel puisqu’il permet la circulation du sang lequel appartient à Dieu est laissé dans le corps.
Entouré de bandelettes , masqué , oint d’oliban et autres aromates ,les doigts revêtus de doigtiers en or pour les plus riches, et couvert de diverses amulettes notre ami va traverser le Nil vers le Bel Occident.
Ce passage par l’eau a la symbolique d’un baptême. Sur le bateau il est accompagné de toute sa famille de ses amis et des pleureuses traditionnelles.
Devant la porte de sa tombe l’attendent le prêtre Sem revêtu d’une peau de léopard et le prêtre lecteur des textes sacrés.
Avec une herminette le prêtre Sem va symboliquement ouvrir ses oreilles ses narines, sa bouche, pour ouvrir son âme à sa vie future..
Enfin dans son sarcophage on scellé sa porte. Pour les vivants le deuil dure de 60 à 70 jours.
C’est exactement le délai que Joseph devenu un grand d’Égypte consacrera aux obsèques de son père Jacob Israël (chapitre 50 de l’Exode)..
Notre ami va maintenant affronter dans l’au-delà les 12 heures de la Douat.
» Le livre des morts » lui sera fort utile tout d’abord pour vaincre les maléfices de multiples êtres malfaisants et surtout se justifier devant Osiris et ses 42 juges. Il va procéder à ce qu’on nomme la confession négative au cours de laquelle il enumerera tous les péchés qu’il n’a pas commis..
Ce sont essentiellement ceux des dix commandements de la Bible :
Je n’ai pas tué, je n’ai pas volé, je n’ai pas commis l’adultere,, je n’ai fait pleurer personne…
(Papyrus Unefer).
Anubis le dieu des morts va poser son cœur sur la balance que tient Thôt le dieu greffier.
Sur un plateau le cœur sur l’autre plateau une plume la justice. Si la balance penche du côté du cœur notre pauvre ami sera dévoré par la grande mangeuse . Mais si comme nous l’espérons son cœur sera assez léger pour qu’il soit justifié il deviendra à son tour un Osiris corps glorieux il pourra cultiver les champs du Ialou suivre Ra dans son voyage ou encore , traversant la fausse porte de son hypogée, revenir dans sa maison des vivants à l’ombre de son sycomore pour protéger les siens et participer un peu à leur vie sur terre.
Fin de la première partie.
Deuxième partie à venir :
Le temple jamais achevé maquette de l’univers
Les prêtres
Le culte
Dieux et Dieu